lundi 22 avril 2013

XiaMen - Auberge coloniale Made in China

Panneau de DaZiBao devant le parc ZhongSha

Dormir dans une ancienne propriété coloniale, se promener dans la ville aisée et un petit tour derrière la scène, XiaMen révèle plein de surprises.

Après une bonne nuit de repos dans une ancienne villa coloniale transformée en auberge, il est temps d'explorer notre gîte un peu plus en détail. Arrivés dans la nuit c’est seulement le jour venu que l’on découvre les caractéristiques du bâtiment, qui s’avère assez représentatif des réhabilitations possibles de ces anciennes maisons construites du temps des concessions.


Ancienne villas coloniale de XIaMen
C'est une belle propriété bourgeoise cachée derrière une lourde grille en fer forgé. Passé l'entrée, on arrive dans un jardin qui doit faire approximativement dix mètres sur huit. Une allée conduit à l'entrée de la grande maison sous un porche à colonnade. Un chemin en caillebotis part sur la gauche vers un petit pavillon où l'on a installé la réception. À côté de ce premier pavillon, un second sert de bar et de restaurant, séparé du corps principal de la maison par une petite cour couverte où trône une table de billard, une banquette, quelques chaises et une ou deux tables. La cour se poursuit à l'arrière avec une petite buanderie pour déboucher finalement sur l'entrée d'un deuxième bâtiment, de construction plus récente, alloué aux chambres et aux dortoirs. Le bâtiment principal est une riche villa de style néo-classique sur deux étages. Trois marches permettent d'accéder au patio et au rez-de-chaussée. 
Passé la porte, un couloir unique avec de part et d'autre, quatre portes donnent accès à quatre grandes chambres, un escalier permet d'accéder au premier étage. A l’étage, comme au rez, l'escalier débouche sur un nouveau couloir avec quatre autres chambres, deux de chaque côté du couloir, deux sur l'avant et deux sur l'arrière-cour. Au total, il n'y a pas plus de huit grandes pièces dans l'ancien bâtiment. À l'avant, le couloir ouvre sur un large balcon couvert qui s'étend sur toute la largeur du bâtiment pour se finir par une terrasse sur la droite de celui-ci. Ancienne dépendance probablement, deux pièces supplémentaires ont été ajoutées à cette hauteur et un petit escalier conduit sur le toit plat de la villa.

Faisant face à la propriété, un petit square nous sépare de la circulation automobile de la large GongYuan east road et du ZhongShan park. Situé sur le coin d'un îlot derrière lequel se cache un quartier populaire et animé avec un grand marché couvert, de multiples échoppes et des bars à l'allure interlopes, GongYuan east road marque, encore pour un moment, la démarcation entre la nouvelle XiaMen et la ville ancienne blottie à l'ombre de GuLangYu-WanShi Mountain National Key Scenic Area. Même si appeler cette grosse colline une montagne est un peu abusif.

ZhongShan park
Nous sommes à la limite supérieure du Tropique du Cancer : autour de midi les ombres disparaissent alors que le soleil passe à la perpendiculaire de la ville. Heureusement sur l'île, au bord de la mer de Chine, l'air marin rend l'atmosphère respirable. Mais les grands boulevards, écrasés sous les rayons de l'astre du jour, sont désertés de leurs Lexus, Mercedes, Jaguar ou Lamborguini. On est là dans le XiaMen aisé.

ZhongShan Lu
Même sur la ZhongShan Lu, avec ses boutiques aux couleurs de Casio, Gap ou Disney, à cette heure du jour le chaland se fait rare. Les boutiques n'y sont clairement pas destinées à n'importe quel pékin, les marques japonaises, européennes et nord-américaines rivalisent les unes avec les autres pour attirer ce nouveau Chinois récemment promu leader de la classe moyenne. D'autre part, au côté de ces enseignes traditionnelles, on voit aussi apparaître depuis peu des marques de prestige made in china comme « Septwolves ».

Ces nouvelles marques chinoises se destinent moins à l'exportation qu'au marché intérieur. Elles se placent directement sur le marché émergent de la classe moyenne aisée avec deux objectifs : primo, flatter la fierté chinoise en développant son propre secteur du luxe ; secundo, capter la consommation de ce groupe social à l'intérieur du marché chinois. Ce nouveau secteur du luxe à la chinoise permet aussi de montrer à l'extérieur que la Chine n'est plus un pays émergent, mais qu'elle est aujourd'hui un véritable acteur économique à l'égal des économies occidentales les plus développées. Il y a bien un message politique derrière ces marques qui nous disent qu'il est temps de compter avec la Chine, non pas seulement comme étant l'atelier du monde, mais comme un acteur politique international de premier plan.


Trottoir, bouche d'incendie, surprenant aménagement urbain
 Pour voir toutes les images de XiaMen : http://goo.gl/C7wlT




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