Sur la crête |
Le chemin vers le Fairy Bridge |
Insensiblement, le chemin avec ses escaliers devient plus difficile. Après un premier passage délicat, un gros rocher rond sans le moindre garde-corps, les escaliers se mettent à plonger vers des paliers toujours plus petits. Le « fairy bridge » semble se dérober à nous. La route n'est plus qu'une longue succession d'escaliers aux marches irrégulières, il faut se rendre à l'évidence : jamais on ne remontera par ce chemin. Heureusement, notre carte indique une possibilité de boucler vers un autre téléphérique qui pourrait nous ramener au sommet avant de prendre le chemin du retour.
Le Fairy Bridge |
D'ici, si l'on renonce à revenir sur ses pas et à remonter les escaliers, il ne reste plus qu'à poursuivre la descente. En réalité, il y a bien un autre chemin, mais celui-ci, en cours de réaménagement, est fermé par une grille de fer. Plus tard, on apprendra que c'était le chemin qui permettait de rejoindre le téléphérique. Mais pour le moment, on reprend la descente par un premier passage qui plonge entre deux énormes blocs de granite. Les escaliers se succèdent les uns aux autres dans une procession sans fin. Concentré sur chacune des marches où l’on pose ses pieds, la montagne nous parait désertique, à part l'escalier il n'y a que la nature. Au loin, on devine maintenant une petite construction, c'est peut-être un refuge. Un endroit où l'on pourra se reposer et faire le point sur notre situation. C'est très curieux, mais ce qui semble proche prend des heures à être atteint. De palier en palier, notre objectif parait toujours rester à la même distance, même le fond de la vallée ne semble pas se rapprocher. Il est évident que ce matin nous n'avions pas prévu de faire une excursion si longue et difficile. La gourde de thé est vide, il reste quelques fruits séchés, mais ça donne soif. Le paysage minéral dans lequel nous évoluons ne nous offre que peu de repos et peu de moyens de s'abreuver. En regardant d'où l'on vient, on ne voit qu'une paroi de pierre verticale. En regardant où l'on va, on ne voit aussi qu'une paroi verticale qui se perd loin au fond dans les premières végétations. Les restes d'une antique balustrade en pierre taillée qui ne monte pas au-dessus du genou sont le seul rempart contre les chutes.
Sur CCTV Channel Nine, le canal francophone de la télévision chinoise, il y a une émission sur les merveilles touristiques de Chine. On y apprend que sur beaucoup de montagnes il y avait des villages qui vécurent isolés du reste du monde durant des siècles. Pour leurs habitants le seul lien avec l'extérieur était un escalier taillé à même la roche que l'on nomme en anglais « fairy way », le chemin de fées. Ce nom romantique est une traduction approximative qui veut dire en réalité : chemin faiseur de fées. Ces voies taillées à même les falaises, empruntées par les habitants pour s'approvisionner dans les vallées, n'offraient aucune sécurité et les accidents mortels n'y étaient pas rares. Or,le « fairy bridge » est un lieu dit sur un de ces « fairy ways ».
Le chemin vers le Fairy Bridge |
Les escaliers pour quitter le fairy bridge |
Dans quelque temps, cette vallée sauvage offrira tout le luxe et le confort moderne de petits pavillons insérés dans cet écrin précieux. Non, ce n'est pas là de l'angélisme. Au vu des chantiers observés, on peut affirmer qu'ils sont réalisés avec un souci certain de s'intégrer de ce cadre naturel en le dénaturant le moins possible.
Prochaine étape: XiDi, enfin fini avec cette montagne.
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