jeudi 28 février 2013

Le Lac de l’Ouest, le Miroir Céleste

Balade merveilleuse autour du lac de l’Ouest

Le lac de l'Ouest (西湖 ou Xī Hú)


C'est le matin, il fait doux même si le ciel est bas et que l'air est brumeux. À l'auberge, l'hôtesse charmante conseille une petite cantine pour le petit déjeuner.

La ville est encore assoupie, la plupart des touristes dorment. HangZhou révèle alors ses charmes et la douceur de vivre dans son quartier historique. Les petites rues se serrent entre les grandes artères de la ville nouvelle. Les commerçants et les travailleurs se pressent dans les cantines. Ici, pas de fioritures. On prend ses tickets au comptoir de l'entrée. Il n'y a pas de carte, on ne sert que deux ou trois plats, plus quelques gros BaoZi dumplings à emporter, sorte des petits pain cuits à la vapeur fourrés à la viande, aux légumes ou au fromage.
Sur place, on déjeune d'un bouillon et de DimSum. Il y a de l'eau chaude pour remplir sa gourde dans laquelle on aura pris soin de mettre quelques feuilles de thé vert. C'est simple, sans aucun raffinement, mais c'est chaud et bon. Avec ça on tiendra jusque midi. Seuls les Chinois viennent ici. Ils ne s'attardent pas, le petit déjeuner se résume à quelques minutes délicieuses avant de commencer une journée trépidante.



Les ouvriers municipaux passent les trottoirs au jet d'eau pour faire disparaître les reliefs de la veille. Les commerçants nettoient leurs vitrines et arrangent leurs étalages avant l'ouverture et la ruée des touristes. Les bonimenteurs et les démonstrateurs n'ont pas encore envahi les rues, tout est calme. À l'ouest, la rue piétonne débouche sur une esplanade, en continuant un peu on arrive au parc YongJin. Le lac est là tout près.

Le lac de l'Ouest (西湖 ou Xī Hú)
En ce début octobre, le lac présente deux moments magiques dans la journée. Le matin d'abord, sur la rive Est le soleil se lève dans notre dos, une brume sélène couvre les eaux. Avant que les premières barques ne troublent les flots, le lac présente des teintes argentées et bleutées alors que les premiers rayons du soleil jettent des touches dorées éparses. Le soir enfin, juste avant que le soleil passe derrière les collines de la rive Ouest, le lac comme un grand miroir s'embrase aux couleurs du couchant. Une poussière d'or semble recouvrir tout le paysage. Les dernières barques fendent l'onde alors que mille feux-follets dansent sur les plis de la surface cristalline.

Le lac de l'Ouest (西湖 ou Xī Hú) de la ville d'HangZhou jouit d'un statut particulier depuis la dynastie Tang et la fondation de la ville. Très tôt, les artistes ont décrété que le lac et les paysages autour de celui-ci seraient un archétype de la beauté et de l'élégance. Ils choisirent dix scènes remarquables comme autant de panoramas idéaux. La ville, elle-même, a été conçue pour s'intégrer dans cet écrin. Le tout servira de modèle pour la symbolique de tous les jardins de Chine. Et longtemps HangZhou a été considérée comme la plus belle ville du monde comme l'écrivit en son temps Marco-Polo. Aujourd'hui, le lac, ses paysages et la ville sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Mais ce patrimoine est fragile. Le lac fait presque 4 km dans sa plus grande longueur sur 2,5 km avec une profondeur moyenne de 2,5 m. La ville ancienne n'est plus aujourd'hui qu'un petit quartier dans un ensemble urbain de presque 9 millions d'habitants.


Mais, du moment où l'on met le pied dans le parc YongJin tout le poids de cette métropole s'envole pour laisser place à un moment de paix et de tranquillité. Tout ici a été étudié, les berges aménagées, les temples et les pagodes placées aux endroits stratégiques renforcent le sentiment de merveilleux qui se dégage du lieu. Le QianWangCi ou King Qian’s Temple construit dans l'alignement de la course du Soleil baigne dans l'éclat de ce dernier. Les pavillons, les autels et les cours successives jouent du clair-obscur. Dans le grand pavillon, la lumière perlant par les moucharabiés habille les divinités géantes sises un peu à l'étroit sous le toit.

Le QianWangCi ou King Qian’s Temple

Comme dans tous les parcs de Chine, le matin, on vient y faire son Tai Chi ou s'exercer à la danse, mais plus qu'ailleurs tout semble mesuré et emprunt d'une certaine solennité. Les gens parlent plus doucement, ils se déplacent plus lentement. Même les enfants qui jouent semblent faire moins de bruit.
Les bateliers préparent leurs barques pour la journée. On débarrasse les toits de toile bleue des feuilles mortes qui s'y sont posées durant la nuit. On embarque son thermos d'eau chaude. On fourbit ses rames. Au ras de la surface liquide, les premiers sampans rallient leurs embarcadères. Les barques de bois sont encore propulsées à la godille à l'aide d'une rame unique.

Le lac de l'Ouest (西湖 ou Xī Hú)

Sur une petite jetée de pierre couverte d'un toit de bois, quelques personnes admirent le paysage, pendant que d'autres s'adonnent à leurs exercices. Deux dames papotent. Deux lanterne de pierre, les pieds dans l'eau montent la garde. Deux hommes sur un banc, sous un arbre, le long de la berge, regardent. Deux jeunes femmes passent en joggant à petites foulées.
Quarte îles ponctuent le ciel reflété par le miroir lacustre. Quarte lignes de navettes régulières permettent d'y accéder en une dizaine de minutes. Quatre bassins aménagés singulièrement constituent l'atoll principal. Quatre appontements y distribuent le trafic nautique.

Tout est symbolique, tout est mis en scène, rien n'est naturel, rien n'est laissé au hasard. Mais tout est dirigé pour représenter la nature. C'est un tableau créé dans la réalité où le peintre a disposé très précisément tout les éléments de sa composition.




Visitez aussi l'album sur la lac de l'Ouest : https://plus.google.com/photos/101460525071841597040/albums/5850083310538379521?authkey=CMPTmvOl7qWzag

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