mercredi 4 décembre 2013

La montagne du Dragon de Jade et l'érection de la classe moyenne



À quelques kilomètres au nord de LiJiang se dresse l'imposante montagne dite du dragon de Jade. On peut partir le matin monter au sommet et revenir en ville pour l'après-midi. Soit passer de 2,500 mètres à 4,680 mètres en deux heures et puis redescendre aussi vite.

Même si nous l'avons un peu oublié dans nos pays « modernes », les montagnes sont, depuis aussi loin que la mémoire humaine se souvienne, le siège de légendes et de diverses divinités. Le système de pensée bouddhiste et ses dérivés avec leurs multiples pratiques chamaniques sont fortement liés aux phénomènes de la nature dans un grand tout holistique. Ainsi, les montagnes par leur immensité, leur altitude et les dangers qu'il peut y avoir à s'y promener imprudemment sont le théâtre idéal aux « mystères » de la nature.

dimanche 3 novembre 2013

LiJiang - Ibiza dans l’Himalaya

Jeux d'enfant dans un petit square de la vieille ville de LiJiang

C'est le petit matin, le long des venelles il fait cru, même si le ciel bleu au-dessus de nous laisse présager d'une journée ensoleillée et particulièrement lumineuse. À cette heure, les ruelles sinueuses de la vieille ville piègent la lumière des rayons rasants du soleil. Les ombres du matin couvrent encore le plus part de la cité qui peine à s'éveiller.

C'est vrai qu'hier soir on a fait la fête tard dans la nuit. N'en déplaise aux esprits chagrins, la vieille ville de LiJiang est un lieu bouillonnant de vie qui le soir venu se transforme partiellement en lieu de fête avec bars chics et discothèque, comme si un petit bout d'Ibiza s'était donné rendez-vous ici. C'est un peu surprenant pour ceux qui s'attendent à visiter une petite ville médiévale accrochée aux contreforts de l’Himalaya, mais avec la reconnaissance de l'UNESCO et les travaux de restauration, LiJiang est devenu très tendance et la jeunesse de la petite bourgeoisie chinoise compte bien en profiter. Loin de la capitale, loin de la frénésie des mégapoles de la côte comme ShangHai, les lieux de sortie sont rares. Or LiJiang connaît depuis quelque temps une forte croissance économique liée au tourisme intérieur et international qui oscille entre culture, folklore et plaisir.

jeudi 10 octobre 2013

Interlude - Des gares comme des temples dédiés à une certaine idée de la modernité


Une employée des autobus de la ville HangZhou fait son laborieux relevé des horaires

Lorsqu'on voyage plus ou moins régulièrement, une chose devient rapidement frappante : tous les aéroports, toutes les gares et tous les hôtels se ressemblent.


Le soleil est haut, il est midi passé. Le ciel immaculé est d'un bleu profond au dessus de LiJiang. Il fait doux, nous sommes déjà à presque 2500 mètres d'altitude sur les contreforts de l'Himalaya. Alors, même quand le soleil au zénith donne toute sa puissance, les températures ressenties ne sont jamais trop élevées, et à l'ombre il ferait même un peu frais.

Dans une cour partiellement couverte, quelques tables ont été installées. L'endroit est idéal pour prendre une bière locale et deviser sur tout et rien, par exemple sur nos impressions de voyage. Comme la conversation suivait sont cours, nous nous attardons sur cette question fondamentale : n'est-ce pas étonnant qu'en Chine la moindre gare ferroviaire soit si imposante et monumentale ?

En effet, pour peu que l'on se déplace avec le train en Chine, on constate que les gares sont toutes des édifices aux proportions gigantesques. Les gares construites ces dernières années semblent comme autant de temples dédiés à une certaine idée de la modernité, véritables ouvrages de propagande moderniste et futuriste.

jeudi 5 septembre 2013

TuLou Hua'An DaDi - Le Thé pour ne pas Sombrer dans le Tourisme

TuLou Hua'An DaDi

Aujourd'hui, nous quittons XiaMen pour deux jours à la découverte d'un ensemble de TuLou. Ce sont là des groupes de construction ressemblant à d'étranges châteaux de terre, ronds comme des yourtes géantes pouvant accueillir près de cent familles, ou rectangulaires pour quelques familles plus aisées. Ces ensembles architecturaux classés au patrimoine de l'UNESCO témoignent d'une époque qui s'étend du XVe au XXe siècle.

Une bonne demi-journée de bus est nécessaire pour rejoindre la petite bourgade de Hua'An, de là il faut encore trouver un bus local pour rejoindre l'ensemble de TuLou DaDi. Le minibus fait le taxi, s’arrêtant là où on le hèle, bien que des arrêts réguliers soient aménagés. Depuis 2008, les ensembles de TuLou de la région du Fujian sont classés et reconnus par l'UNESCO pour leur caractère original remarquable. Hu JinTao a même fait le chemin pour visiter l'ensemble de DaDi. D'ailleurs, la route qui y conduit a été refaite depuis peu...



samedi 27 juillet 2013

GuLangYu ce n'est pas XiaMen




Situé à moins de 500 mètres de l'île de XiaMen, on trouve un petit rocher émergeant de la mer, entouré de plages, parcouru de ruelles et parsemé d'anciennes résidences qui remontent au temps des concessions. C'est GuLang Yu, l'île de tous les plaisirs pour les jeunes Chinois. On vient y faire la fête dès le soir tombé et durant tout le week-end. Les jeunes mariés viennent se faire prendre en photo dans les décors légèrement anachroniques de la vieille Église catholique et des anciennes propriétés coloniales avec leurs bâtisses Art Déco, Rococo ou Néo-classique.

GuLangYu ce n'est pas XiaMen, on pourrait même penser que ce n'est pas en Chine tant cette île est étrange avec ses villas coloniales désuètes et son ambiance de boite de nuit où vient s'encanailler la jeunesse de la nouvelle classe moyenne de toute la région.

lundi 22 juillet 2013

Interlude - Soirée images de Chine




Photo: C. Page
Le 1er juin 2013, lors d’une petite soirée, une petite trentaine de personnes ont pu découvrir 11 images sélectionnées à partir de mon séjour en chine d'octobre 2012. Dix images ont été tirées en 34x54 cm et une image a été tirée en 70x100 cm.

Les images sélectionnées font écho aux textes du blog : « Vue de Chine 2012 »

lundi 29 avril 2013

XiaMen - Bobos et Patchouli

Dans les petites rues de XiaMen

Après avoir répondu aux exigences prosaïques imposées par les contingences matérielles propres aux voyages, faire sa lessive et la mettre à sécher, la matinée touche déjà à sa fin. Alors que nos liquettes et nos grimpants suspendus à leur fil prennent l'air et le soleil à la terrasse du premier, nous décidons que l'après-midi sera consacrée au temple bouddhique Nan PuTuo.
En chemin nous passons par ZhongShan Lu, au bout de laquelle on trouve un témoin survivant du passé : le Ze He Huang Peanut Soup Shop, cantine improbable qui rappellerait au plus vieux Bruxellois l'ambiance du Milk-Bar du Passage du Nord.

lundi 22 avril 2013

XiaMen - Auberge coloniale Made in China

Panneau de DaZiBao devant le parc ZhongSha

Dormir dans une ancienne propriété coloniale, se promener dans la ville aisée et un petit tour derrière la scène, XiaMen révèle plein de surprises.

Après une bonne nuit de repos dans une ancienne villa coloniale transformée en auberge, il est temps d'explorer notre gîte un peu plus en détail. Arrivés dans la nuit c’est seulement le jour venu que l’on découvre les caractéristiques du bâtiment, qui s’avère assez représentatif des réhabilitations possibles de ces anciennes maisons construites du temps des concessions.

mardi 16 avril 2013

XiaMen la bourgeoise

Lac YunDangNei
Il est 21 heures quand le train arrive en gare de XiaMen, il fait nuit depuis un moment déjà et tout est endormi dans les environs. La nouvelle gare destinée à l'accueil des trains à grande vitesse, en provenance de GuangZhou (Canton) ou ShangHai, trône à plus de 20 km du centre-ville. C'est que depuis la fulgurante croissance économique de la Chine, l'île et la ville de XiaMen ont connu une importante expansion.

Dehors, une interminable colonne de taxis attend les voyageurs fraîchement débarqués. Il faut compter 100 kwais pour qu'une voiture nous conduise jusqu'au centre-ville, sur l'île de XiaMen. Dans la nuit, sur les autoroutes urbaines désertes qui sillonnent la banlieue et traversent la baie, le taxi file maintenant à toute vitesse. Il dépasse par la droite, par la gauche, klaxonne pour dégager la route. C'est une longue course folle que le chauffeur a engagée avec lui-même. Mais plus on se rapproche du centre, plus la circulation se densifie. Sans ralentir, voitures avec chauffeur, taxis, camionnettes et même camions filent la roue dans la roue jusqu’à un feu rouge. Seul un autobus semble imperméable à cette frénésie de vitesse, lui poursuit sa route imperturbable, certain de son droit, obstacle mobile vite dépassé. Sans avoir perdu de temps, il faudra pourtant trois quarts d'heure pour que le taximan atteigne notre destination.
 À l'image de la Chine dans son ensemble, sur cette voie rapide, une seule philosophie s'impose à tous : « Si tu es trop lent, tu meurs. Si tu es dans le chemin, tu meurs. Ton seul espoir, c'est de te glisser dans le flot à tes risques et périls. »

mercredi 10 avril 2013

XiDi - Une après-midi avec Keynes et Mao

Dans les rues de XiDi - XiDi Street

Au creux d'une petite vallée, à une heure de route au nord-ouest de TunXi, au milieu des champs de théiers qui couvrent les flancs des collines alentour, on trouve XiDi. Repris au catalogue UNESCO comme village ancien et remarquable, le petit bourg sort doucement de la longue léthargie qu'il connaissait depuis la fin de la dynastie Qing.

Comme dans les autres endroits que nous avons déjà traversés, les autorités régionales investissent pour valoriser ces trésors anciens. Dans quelques mois la route caillouteuse empruntée par le bus laissera sa place à un ruban d'asphalte bien lisse et le voyage qui prenait une heure se ferra en trente minutes. C'est que depuis la dernière déclaration quinquennale sur les perspectives de la politique chinoise, Hu JinTao, le prédécesseur de Xi JinPing, et le comité central ont mis dans leurs objectifs la nécessité de redistribuer vers les provinces les fruits de la croissance économique des grandes villes et des zones industrielles.

mercredi 3 avril 2013

Le HuangShan – Résumé

Le HuangShan


Au final, il y a trois billets pour cette excursion :


HuangShan - La Descente de l’Autre Coté du Miroir

Sur la crête
Maintenant il faut penser à redescendre. Passé le pic du Lotus, plusieurs chemins s'offrent à nous selon le petit plan touristique du parc. On peut prendre soit un long itinéraire faisant une large boucle avant de reprendre un téléphérique vers la vallée, un chemin direct vers le téléphérique ou un autre pour descendre à pied. Avant ça, un petit chemin un peu l'écart permet de passer voir le « fairy bridge ».

Il s'agit d'un pont de pierre jeté entre deux aiguilles rocheuses. Pas une illustration du HuangShan ne fait l'impasse sur cette image, il ne faut pas manquer ça. Le chemin descend, bien sûr tout à l'heure il faudra remonter, mais c'est plutôt en pente douce. On suit une ligne de crête, des paysages spectaculaires et vertigineux s'offrent à nous. Un peu en avant, des jeunes font les clowns. On les dépasse, le bruit de leurs bavardages et de leurs rires s'estompe à mesure que l'on prend de l'avance. Il n'y a plus personne à proximité, la majesté et la tranquillité des lieux peuvent maintenant complètement s'exprimer. Il faut dire qu'avec l'explosion du tourisme chinois en Chine, il est de plus en plus difficile de pouvoir trouver un moment de calme, de sérénité dans ces lieux renommés.

jeudi 28 mars 2013

HuangShan - La Promenade, une Rencontre Inattendue


Cette nuit nous dormirons au dessus des nuages. Les hôtels ne manquent pas, on réquisitionne un dortoir avec douche et wc. C'est pas le grand luxe, mais on ne va pas y rester longtemps.
Comme pour les nombreux touristes chinois présents, le but, en passant la nuit dans la montagne, c'est de capter le lever du soleil entre les pointes rocheuses.


Le temps de s'installer dans nos quartiers, le restaurant est fermé, mais : « si LaoWai avoir faim, nous ouvrir le restaurant ». On rallume les lumières, on rappelle le cuisinier, on s'excuse de ne pouvoir nous fournir toute la carte. Une large soupe et quelques DimSum plus tard, nous nous remettons de nos efforts de la journée et nous prenons des forces pour le lendemain. La nuit va être courte, à la réception on nous donne l'horaire pour le lever du soleil. Cinq heures moins le quart, dans le hall, emmitouflés dans d'énormes doudounes les Chinois se pressent. Déjà, les plus matinaux partent en petits groupes vers les spots les plus célèbres, là où l'on voit le mieux, où l'on peut faire les plus belles photos. Il faut donc anticiper un peu les choses. La veille, avant d'aller à l'hôtel, un petit tour d'inspection des chemins alentour a permis de repérer un belvédère légèrement à l'écart, avec la bonne orientation et une vue dégagée.

dimanche 24 mars 2013

HuangShan - La Montée, La Compagnie des Porteurs






Il existe, encore aujourd'hui, une relation singulière entre les Chinois et leurs montagnes. Pour espérer lever un coin du voile sur cette relation, il faut remonter loin, jusqu'aux sources du taoïsme, de la pensée magique et des légendes qui les sous-tendent. Aujourd’hui, le HuangShan c'est un ensemble de pics rocheux administré en tant que parc naturel et classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.


À trois-quart d'heure de route, depuis TunXi, un petit bus nous emmène jusque TangKou. Ce gros village accueille les différents services administratifs du parc de la montagne, les guichets pour les tickets d'entrée et pour le téléphérique, le départ des bus jusqu’à l'entrée officielle du site et quelques hôtels pour ceux qui ne se sont pas arrêtés à TunXi. Tickets en main, on prend donc un autre bus jusqu’à l'entrée officielle du parc et le départ du « cablecar », le téléphérique. Ceux qui veulent gravir la montagne à pied prennent à gauche, 4000 marches d'escalier les attendent. Ceux qui souhaitent économiser leurs forces prennent la télécabine à droite. Des escaliers, il y en a encore bien assez arrivé en haut...

mercredi 13 mars 2013

Interlude - Gadget et antiquité, un même modèle économique

Fabrication et vente de peigne en os TongLi

Il peut être surprenant de trouver d'une ville à l'autre, d'une région à l'autre, les mêmes gadgets, jouets, babioles pour touristes ainsi que les mêmes authentiques souvenirs vendus dans les boutiques.

D'abord, on remarque un étrange OVNI scintillant dans le ciel, au milieu de la foule indifférente et blasée, une dame s'échine à catapulter le plus haut possible une sorte de jouet lumineux qui retombe en tourbillonnant quelques instants plus tard. C'est du plus bel effet dans la nuit tombante. Inlassablement, la démonstratrice va rechercher son engin et recommence. Un peu plus loin, une autre dame ou peut-être un monsieur fait voleter une sorte d'hélicoptère juste au dessus des badauds passant. Sans nous en rendre compte, on en a déjà croisé des dizaines dispersées le long de la rue ou sur la place que l'on vient de traverser. Ils sont démonstrateurs de jouets ou de gadgets généralement lumineux, parce que c'est la mode en ce moment. Les Chinois raffolent de ce qui brille et fait de la lumière.

lundi 11 mars 2013

TunXi - Mutation Urbanistique, Etape Gastronomique


Le HuangShan, la montagne jaune, une des sept montagnes sacrées de Chine nous tend les bras. Mais avant de se lancer dans les escaliers escarpés arpentant les arrêtes rocheuses de la montagne, une pose s'impose dans la petite ville de TunXi. Petite cité étape, son nom se confond souvent avec celui de la région, au point que beaucoup l'appelle HuangShanCi : la ville du HuangShan. C'est la porte d'entrée pour toute la région avec son petit aéroport, une gare de train et une gare de bus longue distance.

Traversée par la large rivière Xin'An, TunXi propose un petit quartier historique qui se résume à une longue rue ancienne coupée par quelques rues perpendiculaires. Une promenade aménagée le long de la rivière permet de voir sur l'autre rive les immeubles des nouveaux quartiers. Le centre-ville est impersonnel et sans charmes particuliers. La pression immobilière se fait sentir sur les quartiers plus anciens. On construit à tour de bras pour la classe moyenne émergente. Une rue remise à niveau sert de ligne de démarcation provisoire avec les façades blanches fraîchement bâties des nouveaux immeubles résidentiels. Le long des rues anciennes, les portes fermées et les avis d'expulsion ne laissent planer aucun doute. Les chantiers annoncent de profonds changements dans la composition socio-économique des ménages qui vont s'installer à la réception des travaux. Trop pauvres, ceux qui ont habité ici depuis toujours se voient contraints, pour le meilleur ou pour le pire, de faire leurs valises pour déménager vers les nouveaux quartiers de l'autre rive.

jeudi 28 février 2013

Le Lac de l’Ouest, le Miroir Céleste

Balade merveilleuse autour du lac de l’Ouest

Le lac de l'Ouest (西湖 ou Xī Hú)


C'est le matin, il fait doux même si le ciel est bas et que l'air est brumeux. À l'auberge, l'hôtesse charmante conseille une petite cantine pour le petit déjeuner.

La ville est encore assoupie, la plupart des touristes dorment. HangZhou révèle alors ses charmes et la douceur de vivre dans son quartier historique. Les petites rues se serrent entre les grandes artères de la ville nouvelle. Les commerçants et les travailleurs se pressent dans les cantines. Ici, pas de fioritures. On prend ses tickets au comptoir de l'entrée. Il n'y a pas de carte, on ne sert que deux ou trois plats, plus quelques gros BaoZi dumplings à emporter, sorte des petits pain cuits à la vapeur fourrés à la viande, aux légumes ou au fromage.
Sur place, on déjeune d'un bouillon et de DimSum. Il y a de l'eau chaude pour remplir sa gourde dans laquelle on aura pris soin de mettre quelques feuilles de thé vert. C'est simple, sans aucun raffinement, mais c'est chaud et bon. Avec ça on tiendra jusque midi. Seuls les Chinois viennent ici. Ils ne s'attardent pas, le petit déjeuner se résume à quelques minutes délicieuses avant de commencer une journée trépidante.

vendredi 22 février 2013

HangZhou - Petite Pluie Fine et Tiède sur la Vieille Ville

Petit matin avant que la frénésie touristique n'emporte la vieille ville

Comme toutes les villes de Chine, HangZhou est en plein développement. Mais ce qui intéresse particulièrement le visiteur ce sont les abords du lac de l'Ouest et la vieille ville attenante. Pour bien profiter de cette ville, il faut se lever tôt pour se promener avant la furia touristique.

Arrivé à la gare par le train à grande vitesse reliant la ville à Shanghai, le voyage prend un peu moins d'une heure pour faire quelque 160 km et c'est déjà une autre Chine. C'est la cohue dans le large passage souterrain qui nous conduit jusqu'au hall d'arrivée. Un dernier contrôle des billets et c'est la libération. Chacun se précipite vers les sorties et les escalators pour gagner l'air libre. Il n'y a plus de panneaux en anglais et même le PinJin se fait plus rare. On suit le flot vers la sortie pour déboucher sous une future bretelle d'autoroute encore en chantier. L'air est moite. On n'a pas encore d'hôtel. On a déjà fait des arrivées en ville plus glorieuses que ça.

mercredi 30 janvier 2013

TongLi - Va et vient au musée du sexe

Musée du sexe à TongLi

Au bout d'une étroite ruelle, une petite foule assemblée et une discrète inscription sur un panneau, nous approchons du musée du sexe de TongLi.

“Haha, hihi, hoho”, en ce début de XXIe siècle, touristes blanc ou chinois, on continue de sourire, de rougir, de blaguer pour exprimer ses complexes et ses frustrations refoulées face au sexe et à la sexualité. Ce sexe exposé ne renvoie pas tant à son propre rapport à la chose, mais plutôt au désir et au sexe de l'autre et c'est ça qui nous met mal à l'aise.

dimanche 20 janvier 2013

TongLi - La petite Venise des bords du YangZi




C'est très officiellement le plus beau village de Chine, petite Venise des bords du YangZi, village musée. TongLi hésite entre le destin d'un parc d'attractions touristique et celui d'un village posé sur la lagune cultivant un certain art de vivre.

Pour jouir de la quiétude du village, il faut arriver tôt. Le départ de SuZhou est donc programmé pour le petit matin. Nous déjeunerons en attendant le bus. Par chance, le matin aux abords des gares de nombreux ambulants viennent vendre qui ici des crêpes, qui là des fruits. Brochettes de viandes, pains, boissons chaudes... sur leurs charrettes à bras les marchandises invitent à l'exotisme, c'est la surprise assurée. Bref, du pain fraîchement sorti du four aménagé sur la charrette, un œuf, une bouteille de thé froid sucré pour les uns, un thé chaud pour les autres. C'est déjà l'heure de prendre le bus, 45 minutes sur une route remise à neuf depuis peu. Tous les aménagements ne sont d'ailleurs pas finis. La berme centrale n'a pas encore été installée. Le marquage en sol n'a pas encore été peint. Le bus roule à vive allure, tantôt à gauche, tantôt à droite. Un piéton traverse, le téméraire. Ce coup-ci j'ai regardé derrière le bus, le piéton était toujours là.

samedi 12 janvier 2013

SuZhou - Un jour et une nuit

RuiGuang tower dans PanMen garden



Nouvelle gare de SuZhou


100 km de ShangHai, moins d'une heure de TGV plus tard, voilà SuZhou. C'est encore une ville, mais c'est déjà la périphérie de ShangHai. Ancienne ville médiévale, aujourd'hui, ce n'est plus qu'un bourg de banlieue, une cité-dortoir et un lieu de sorties pour les fins de semaine et les week-ends prolongés.

A SuZhou, on y marche beaucoup surtout quand on refuse de prendre un bus ou un taxi. Il y a de jolis jardins, des hôtels improbables,quelques bars, des restaurants ouïghours au chic chinois et d’autres plus austères.
La ville n'est pas désagréable, mais on est heureux de la quitter.

Un centre urbain paralysé par la circulation présente sa “modernité” autour du vieux quartier. Plus loin, de larges avenues s'étirent pour rejoindre, là-bas, les nouveaux quartiers-dortoirs. Pour une ville ancienne comme SuZhou son absorption par le grand ShangHai a pour conséquence de déplacer le centre gravitationnel. La ville devient une coquille vide, collage de quartiers-dortoirs, de zones industrieuses et d'un centre-ville, tous tourné vers le nouveau centre. On dort à SuZhou, mais on travaille à ShangHai. Les entreprises produisent à destination de la mégalopole. Le centre accueille les shanghaïens qui viennent se détendre et faire la fête dans la vieille ville.
La ville peut-être un peu endormie y a gagné une nouvelle vie économique, partout les chantiers se multiplient pour adapter l'espace aux nouvelles exigences urbanistiques. Pourtant, l'ancienne ville Han présente toujours son plan carré caractéristique. Au fil des développements urbains, un large damier s’est mis en place qui délimite des quartiers et des fonctions spécifiques. Les multiples mutations et transformations tout au long de l'Histoire jusqu'à aujourd'hui s'intègrent dans ce damier ancien.