jeudi 6 décembre 2012

District de HongKou - Songe d'une journée d'automne au parc Lu Xun

Petit thé au parc Lu Xun

Il y a dix ans nous étions à la périphérie de ShangHai, presque en banlieue. Aujourd'hui, la ville s'est étendue, le quartier autour du parc Lu Xun fait maintenant partie intégrante de la cité. Deux lignes de métro s'y croisent pour desservir le grand stade de football de HongKou. Pourtant autour du parc on est loin de la frénésie du Bund et de l'ancienne concession française. Le quartier fonctionne comme une petite ville dans la ville. L’endroit est essentiellement résidentiel : il présente un urbanisme mixte, des bâtiments de quelques étages côtoient des tours d'habitation. Trois pôles d'attraction particuliers rythment l'ensemble, le stade, le parc et le piétonnier de DuoLun Lu. On y trouve des rues commerçantes, mais les enseignes sont loin de celle de HuaiHai lu. Ici, pas de Rolex, Armani ou Mont Blanc, mais des marques locales adaptées au public. On trouve aussi d'authentiques boutiques et des marchés présentant toute la diversité du commerce chinois. Les fruits et les légumes les plus exotiques côtoient les bestioles les plus improbables, tout se mange, tout s'achète, tout se vend.

L'exercice de Tai Chi matinale.
À seulement six kilomètres de People's Square, le faubourg de Lu Xun parc semble trop excentré pour intéresser les occidentaux en quête de fortune. Pourtant, la zone autour de DuoLun Lu ne manque pas de charme. Aménagé dès 1911, cet îlot récemment converti en piétonnier fournit un véritable havre de paix avec ses anciennes villas transformées en musées, un marché et même une église, pour ceux qui apprécient.


Dans les quartiers jouxtant le parc Lu Xun, le matin dégage une saveur particulière. Alors que durant la journée les rues sont agitées, encombrées de piétons, d'autos, de motos, d'autobus et que chacun vaque à ses occupations ; que le soir les rues se vident tandis que les restaurants se remplissent joyeusement ; et enfin, que la nuit tout s’éteint, tout s'endort ; le matin, lui, nous transporte dans un autre monde.
Lorsque l'on consulte une carte de ShangHai, on voit que la ville de béton est parsemée de parcs, de jardins, de squares et de divers espaces verts. Or, comme une image d’Épinal, dès les prémices du jour le moindre coin de verdure est envahi par les Chinois jeunes ou vieux, généralement vieux, qui viennent faire de l'exercice, pratiquer un hobby, s'adonner aux arts ou simplement flâner. À quelques minutes de DuoLun lu, au bout de SiChuan Bei lu, le parc Lu Xun ne fait pas exception.

Ici au lever du soleil, alors que les rues ne sont pas encore envahies d'automobiles, ni de badauds, le calme règne. Le soleil monte doucement dans le ciel baignant les rues d'une clarté bienfaisante et protectrice. L'air est encore léger, comme un dimanche sans voitures. Bien sûr, cet état ne va pas durer. Dans moins d'une heure, la vie trépidante aura repris ses droits. Sauf dans le parc Lu Xun où le temps reste suspendu à cette heure propice de la matinée, volant à la métropole un peu du cours de la journée.

Le plus grand dragon de porcelaine.
Partout dans le parc, les gens vont et viennent. Ici on fait son Tai Chi, là on chante des airs de l'opéra classique chinois . Là encore, on fait voler un cerf-volant à côté d'autres qui jouent au badminton. Sur une petite place dans le parc, des danseurs s’exercent au tango. Au détour d'une allée on tape le carton, alors que plus loin des pécheurs attendent le poisson sur un ponton au bord du lac. Et fendant la foule, traversant le parc, le plus grand dragon de porcelaine ondule, déployant son corps le long des allées, indifférent à toute cette agitation. Docilement, il se laisse prendre en photo pour le plus grand plaisir des visiteurs avides d'immortaliser cette rencontre.

Comme hors du temps, les flâneurs de l'après-midi remplacent ceux du matin et les activités se poursuivent passé midi. Avec une superficie dépassant l'hectare, les moyens de se perdre ne manquent pas. Le parc est un bois aménagé au foisonnement végétal délicatement maîtrisé. Des bosquets masquent aux passants distraits des alcôves discrètes. Quatre tabourets de pierre autour d'une table, on sort sa bouteille de thé, son casse-croûte, une cigarette. Le temps passe indolent dans la douceur de l'après-midi.

Partie de pèche au parc Lu Xun


Rendez-vous pour le prochain épisode: la traversée de l’ancienne concession japonaise du quartier juif jusque WaiBaiDu bridge.

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