mercredi 21 novembre 2012

Promenade à People's Square

People's Square
Debout pour huit heures, je quitte l'auberge encore endormie, direction People's Square. L'objectif c'est le petit déjeuner : tel est le programme minimaliste. Au mieux, ce matin j'envisage de visiter le site de la première réunion du PCC et la maison de Zhou Enlai. Parti sans plan de la ville, je compte plutôt me perdre dans les petites rues du vieux ShangHai...

Arrivé à People's Square, celui-ci se présente comme une immense surface dégagée divisée en deux parties. D'une part on trouve un parc, et de l'autre une large esplanade ouvrant sur la ville, où l'on trouve le musée de ShangHai, l'opéra et des bâtiments officiels.

De la grande station de métro on débouche directement dans le parc. Celui-ci ressemble à un « Central Park » au cœur d'un Manhattan futuriste. Après un premier tour, je trouve enfin mon petit déjeuner parmi quelques échoppes qui se pressent à une entrée du parc, je choisis celle qui propose une soupe de nouille pour 8 Kuais (Kuai, appellation familière pour la monnaie du peuple, renminbi – RMB, aussi nommé Yuan ou désigné par l'abréviation CNY, ¥).



Je compte bien me régaler et prendre quelques forces pour la journée, mais le breuvage révèle quelques surprises. Il s'agit d'un bouillon clair avec du tofu flottant à sa surface, accompagné d'un légume vert. Le potage est encore parsemé de cacahuètes grillées. Enfin, il y a des nouilles gluantes et glissantes, translucides et sans goût, si ce n'est celui du poivre du SiChuan versé en abondance.
Ce poivre rend le bouillant bouillon brûlant. Sous l'action de la capsaïcine et d'autres molécules exotiques, la bouche se retrouve tout engourdie, comme anesthésiée. Mais en fin de compte on est rassasié... à moins que l'on soit simplement heureux que ce supplice finisse.

Manger en rue c'est toujours une aventure et souvent une merveilleuse expérience


Là, assis sur un tabouret en plastique à proximité de l'échoppe à bouillon, le nez dans le bol de frigolite fumant, voilà que l'on m'apostrophe. Une dame assez bien mise, la petite cinquantaine, est plantée devant moi. S'étant mise en tête de m’interroger à propos de la soupe que j'avalais avec appétit, elle s'adresse à moi dans un chinois parfait afin de s’enquérir de la qualité de mon déjeuner et de son prix. Tout aurait été très bien si seulement je parlais chinois. Évidemment, dès que je relève la tête de mon bouillon, la supercherie est démasquée. Directement, le marchand de soupe, devant notre trouble réciproque, intervient. Il dit, d'un accent populaire, combien sa soupe est bonne et bon marché. Nous sourîmes de la méprise et la dame s'en allât poursuivre son chemin sans prendre de soupe.

Bien que je ne sois pas chinois et ne le parle, ni ne le comprenne, je ne peux m'empêcher de me demander ce qui à bien put lui passer par la tête pour me confondre avec l'un de ses concitoyens. Toutefois, malgré mon trouble, et dans la confusion de mes impressions, je ne peux m’empêcher d'éprouver une certaine fierté. Si à Rome fais comme les Romains, en Chine fais comme les Chinois. Pour voir, parfois, il vaut mieux disparaître. La journée s'annonce bien, il fait un temps splendide, j’espère bien prendre quelques bonnes images.

le marché aux célibataires se tiens chaque week-end à People's Square

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